L'eco conception
Qu’est-ce que l’éco-conception ?
Les demandes d’informations environnementales des produits et services sont en pleine expansion en Europe, Australie et Amérique du Nord. Sur de nombreux sites internet et magazines d’actualités professionnelles, les entreprises affichent toujours plus les avantages économiques et les valeurs de nature sociale et sociétale qu’apporte la démarche d’éco-conception utilisée dès la conception de produits nouveaux ou la re-conception de produits orientée vers la diminution des coûts ou l’innovation.
L’éco-conception est une démarche qui permet d’améliorer la qualité globale d’un produit, procédé ou service en tenant compte, à la fois, de la fonctionnalité et de l’optimisation de la consommation des ressources et d’énergies associées. C’est aussi une démarche qui a pour objectif de minimiser, à performances égales et à coûts au moins comparables, les impacts environnementaux d'un produit ou service en considérant l’intégralité de son cycle de vie, lors de l’étape de conception et de développement. La conception par le cycle de vie est une méthodologie qui minimise les risques et impacts agrégés sur le cycle de vie, dans le système produit à travers la considération de l’ensemble et la priorité des exigences environnementales (impacts du produit), fonctionnelles et culturelles (concepteurs), financières (marketing, achats), légales (juristes) et techniques (bureau d’études, méthodes, production, …).
Afin d’expérimenter la démarche d’éco-conception sur un premier produit fabriqué, l’ADEME propose aux entreprises de financer à 50% la mise en œuvre d’une étude Analyse de cycle de vie (ACV) ou d’éco-conception réalisée par un bureau d’études spécialisé. ArtoGreen s’occupe de la prise en charge administrative des systèmes d’aides ou de subventions.
Quelles sont les preuves de rentabilité de l’éco-conception ?
Source : ADEME/étude franco-québécoise «L’éco-conception : quels retours économiques pour l’entreprise ?» - 2008
Etude initiée par le Pôle Fibres en 2009, le programme CIM-ECO
« L’éco-conception permet de donner un nouveau souffle à la R&D en lui ouvrant de nouveaux champs. La démarche permet alors de stimuler la créativité et l’innovation » souligne un communiqué de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). L’Agence a publié les résultats d’une étude franco-québécoise « L’éco-conception : quels retours économiques pour l’entreprise ? ».
Cette étude est basée sur une série d’entretiens auprès de 30 entreprises réalisés en 2018 (15 entreprises françaises et 15 entreprises canadiennes). L’objectif était de tenter de répondre à cette question : l’éco-conception est-elle rentable ? Il ressort de cette étude, que l’éco-conception se dessine comme un facteur de rentabilité et de compétitivité. « Les retombées économiques directes (augmentation de revenu et/ou baisse de coûts) liées à l’éco-conception sont encourageantes. A peu d’exceptions près, toutes les entreprises, rencontrées dans le cadre de l’étude sur les retombées économiques de l’éco-conception, ont noté des améliorations notoires dans leurs comptes d’exploitation. En outre, les retombées non tangibles (amélioration de l’image, relations avec les parties prenantes, développement de la créativité) se sont aussi avérées être importantes».
Une autre étude initiée par le Pôle Fibres en 2019, le programme CIM-ECO a accompagné 33 entreprises des régions Lorraine et Alsace à mettre en place une démarche d’éco-conception. Finalité : développer des produits innovants et plus respectueux de l’environnement. Bilan et témoignages. 5 ont été les premières en France à avoir été évaluées "AFAQ éco-conception", 8 commercialisent des produits éco-conçus et 4 participent aux réflexions nationales sur l’affichage environnemental. « L’objectif du programme était « d’identifier et réduire les impacts environnementaux générés tout au long du cycle de vie d’un produit, de sa conception à son recyclage. Gains de productivité, réduction des coûts, création d’emplois, arguments marketing… Les bénéfices pour les entreprises sont multiples. »
Quels sont les retours d’investissement de l’éco-conception ?
Source : ADEME&vous/Stratégie&études de janvier 2010
« L’éco-conception augmente les profits de l’entreprise : croissance des parts de marché et réduction des coûts variables. Dans 90 % des cas, l’éco-conception a contribué à augmenter les profits de l’entreprise via une augmentation des ventes ou une réduction des coûts variables (baisse des consommations d’énergie et de matières premières) (cf. graphique 2).
Dans 26 cas sur 30, l’éco-conception a entraîné une augmentation des ventes. Une entreprise a vu les ventes de son produit éco-conçu augmenter de 30 % grâce notamment à une diminution du prix de revient et du prix de vente de 10 %. Pour une petite majorité d’entreprises (17 cas sur 30), l’éco-conception a entraîné une réduction des coûts variables (récurrents) de production par rapport à un mode de production traditionnel. La réduction dans l’utilisation de matières premières est la source d’économie mentionnée le plus fréquemment (13 sur 17). Par exemple, une autre entreprise a repensé la conception de son produit pour en réduire la taille et le poids de 50 %. Ce faisant, la quantité de matière première utilisée (principalement du plastique) a été considérablement réduite et l’assemblage en a été facilité. Sur ces 26 entreprises : |
• 20 ont enregistré des dépenses additionnelles en R&D,
• 8 ont observé des dépenses supérieures en termes de commercialisation (formation des vendeurs),
• 4 ont dû consacrer plus de temps et d’énergie à la recherche de fournisseurs appropriés. Il faut noter que ces coûts fixes sont des dépenses de court terme nécessaires lorsque l’entreprise initie la démarche. Ils ne seront pas récurrents dans le temps à moins que l’entreprise ne fasse un choix stratégique global de R&D tourné vers l’éco-conception. Le coût est alors davantage lié à une stratégie leader en R&D de l’entreprise qu’à l’environnement. »
Sources vidéos : Mooc - Concevoir un emballage responsable (ECORESP) et Mooc - Eco-concevoir demain (ParisTech)